Le lundi 4 mars 2024, la France est devenue le premier pays du monde à inscrire dans sa constitution, la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse – IVG. Si ce droit est autorisé depuis la loi Veil du 17 janvier 1975, il est devenu une liberté garantie, dont on mesure déjà la portée sur le terrain. A Maison Olympe, à Angers, Elise Houdebine, médecin coordinatrice de ce centre de santé à orientation gynécologique, revient sur ces derniers jours. Elle nous rapporte que « dès lundi, lors de nos consultations, nous avons ressenti une évolution dans la posture des femmes, avec ce sentiment qu’elles étaient plus légitimes dans leur choix, avec une culpabilité moins présente. Le relais médiatique et la mobilisation dans la rue y ont fortement contribué.».
Le centre de santé propose depuis son ouverture, en octobre 2023, des IVG médicamenteuses. C’est, en effet, un des axes d’intervention des centres de santé, prévu au Code de la santé publique. Les IVG médicamenteuses peuvent être pratiquées en dehors d’un établissement de santé depuis la loi de 2001. Mais, comme le souligne la Dre Houdebine : « il reste du chemin à parcourir puisque les Pays de la Loire sont une des régions qui comptabilise au niveau national, le moins de soignants pratiquant des IVG hors établissements de santé. »
Actuellement près d’une vingtaine d’IVG médicamenteuses sont réalisées chaque mois à Maison Olympe.
Le centre proposera, avant l’été, des IVG instrumentales, dans une salle de consultation spécifiquement aménagée. Cette activité hors établissement de santé est possible depuis la loi de modernisation de 2016, uniquement dans les centres de santé. Elle reste très minoritaire (284 IVG en 2022 sur des centres de santé principalement implantés en Île de France). Quand on sait qu’une femme sur 3 sera concernée par le recours à l’avortement dans sa vie, la Dre Houdebine insiste sur « l’importance de faire de l’IVG un soin comme un autre ».